Ammar FANSA
Sixième génération de savonniers – Perpétue les gestes artisanaux – Fabrique le plus ancien savon du monde
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Savonnier
Ammar n’est pas de ses hommes qui souhaitent attirer l’attention ou faire le buzz, comme on le dit aujourd’hui. Discret et calme, il défend les vertus du savon d’Alep, produit par sa famille depuis 1848. Une histoire de cœur et de savoir-faire, consciencieusement transmise, au fil des décennies et des aléas de l’existence…
L’œil d’Ammar s’éclaire dès qu’on évoque la Syrie, son pays d’origine. Là-bas, à des milliers de kilomètres de la France, un artisanat local exceptionnel fait la fierté de quelques familles célèbres, dont la sienne, reconnue pour son savoir-faire unique.
Heureux de partager sa passion pour ce produit qui a bercé sa plus tendre enfance, l’histoire de ce savon est intimement liée à la sienne…
Peu d’ingrédients, des vertus inégalées
Le savon d’Alep, plus vieux savon du monde, est un concentré du terroir syrien. Fabriqué depuis 3000 ans, ce savon millénaire n’a pas pris une ride, tant sa recette, à la fois simple et précise, a déjà fait ses preuves : « […] c’est un produit très ancien, élaboré avec des ingrédients nobles et d’excellente qualité, que seule peut nous offrir cette région du monde […] », précise-t-il.
De l’huile d’olive, de l’huile de baies de laurier, de l’eau et de la soude naturelle : il n’en faut pas plus pour fabriquer le savon d’Alep : « […] aucun colorant, conservateur ou additif n’est utilisé […] c’est du 100% huile » précise Ammar.
Selon son degré de séchage, le savon d’Alep déploie une palette allant du vert olive, aux premiers stades de maturation, à un brun couleur de sable. À cœur en revanche, le savon reste vert, preuve de sa haute teneur en huile, sans aucun ajout chimique.
« […] Le savon d’Alep est recommandé pour nettoyer et purifier la peau. Il rééquilibre le derme des patients souffrant d’acné, de psoriasis ou d’allergies aux produits de synthèse. Et pour ceux qui souhaitent simplement prendre soin de leur peau au quotidien, il nettoie sans agresser […] plus le pourcentage d’huile de baies de laurier est élevé, plus le savon est bon pour la peau […] cela va de 5 à 40% », poursuit Ammar, décidément passionné par ce métier…
Sélectionner des huiles haut de gamme
Si les bénéfices du savon d’Alep ne sont plus à prouver, l’utilisation d’huiles de qualité constitue la première étape cruciale dans le processus de fabrication de ce produit…de saison ! Le savon d’Alep est en effet fabriqué durant l’hiver, puis mis à sécher jusqu’à l’été, avant d’être vendu : « […] il faut un an pour faire un savon […] » !
Ammar évoque rapidement les conditions de récolte et de transformation des matières premières : « […] on utilise l’huile de la seconde pression des olives, la première étant réservée à la cuisine […] l’huile de baies de genièvre est quant à elle obtenue après avoir porté à ébullition les baies : l’huile remonte ainsi à la surface […] » dit-il en montrant quelques photos des ateliers.
Rare et précieuse, l’huile de baies de genièvre parfume naturellement les savons, et fait la différence avec le savon de Marseille, version simplifiée du savon d’Alep : « […] ce savon-là est fabriqué uniquement avec de l’huile d’olive et n’apporte pas le soin qu’apporte le savon d’Alep […] c’est une recette moins ancienne, une adaptation du savon d’Alep, moins riche » …
Une histoire de famille, de savoir-faire et de courage
Si la famille Fansa s’est toujours appliquée à sélectionner les meilleurs fournisseurs et à travailler avec des revendeurs, les conflits politiques et religieux les ont souvent poussés à rebattre les cartes.
Dentiste, Ammar déménage en France en 2015 avec son épouse ingénieure et leurs trois enfants. Le savon, présent depuis toujours dans sa vie, ne pouvait pas ne pas faire partie du voyage. Ici, le couple commercialise ses savons, crée un site web en langue française et sillonne marchés, salons et manifestations artisanales pour vanter les bénéfices de ce produit millénaire mal connu en France.
Toujours en contact avec sa famille restée en Syrie, Ammar a à cœur de transmettre ce savoir-faire rare à ses enfants, déjà impliqués dans l’entreprise familiale : « […] ils connaissent déjà tout des savons ! Je leur ai transmis mes connaissances, mon savoir, comme l’avait déjà fait mon père et mes ancêtres bien avant […] c’est primordial pour moi ».
Ammar confie que si les gestes du savonnier sont transmis oralement, il en est de même pour les recettes, dosages et astuces de fabrication. Selon lui, il est important de passer le relai pour maintenir la tradition vivante : « […] aujourd’hui, le mélange des huiles se fait avec un bras électrique au-dessus des chaudrons en cuivre […] avant, un manœuvre remuait le mélange à la force des bras, avec un outil […] mais hormis ces petits détails, le reste se fait toujours à l’œil, à l’odeur : c’est un métier où les sens sont en éveil ! […] », raconte-t-il, embarqué dans ses souvenirs d’enfance…
Derrière son étal, simplement garni de savons traditionnels (125, 140, 200 g), ovales ou parfumés, Ammar affiche sa singularité et met le produit au centre de sa démarche. Les prix sont griffonnés à la main, il n’y a pas de fioritures : « […] je le vends de la manière la plus simple qui soit […] il se suffit à lui-même, le tampon est une garantie de sa provenance […] » argumente-t-il, souriant.
Chose sûre, le savon d’Alep de la famille Fansa a encore de beaux jours devant lui, entre mise en réseau et conseils de communication promulgués aussi par le collectif Du côté des pros…
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Des mots pour rendre visible l’invisible, un vrai savoir-faire !
Conçoit et rédige discours de marques et stratégies éditoriales des entreprises.
Écrit et co-écrit toutes les histoires de vie.