PORTRAIT
Gilles c'est toute une histoire
Dans toute l’Oise, Gilles intervient sur l’habitat particulier ou les locaux professionnels, mais aussi sur des installations aussi complexes que des
stations de lavage, dont il assure la maintenance électrique et des canalisations, entre autres.
Les mains de Gilles racontent une histoire, tout comme son doux regard vert d’eau. Ce récit, c’est celui d’un homme à la force tranquille, mesuré en toute circonstance, qui a acquis sur le tas de nombreux savoir-faire, avant de créer sa propre entreprise, à l’été 2022.
Entreprendre et bien faire
Avec sa chemise impeccable et sa veste un brin décontractée, l’homme impose le calme.
Depuis peu, Gilles a trouvé un équilibre dans l’entrepreneuriat, entre tâche justement accomplie et alignement personnel : « […] j’aime quand le travail est bien fait, rien de plus […] », dit-il simplement, avant d’ajouter : « […] si je ne suis pas satisfait, je recommence […] ».
Et n’allez pas lui dire qu’il est perfectionniste ou qu’il a le sens du détail : « ce mot, ça veut dire quoi ? […] aujourd’hui, beaucoup d’artisans posent des rails par exemple. Sauf que des rails, pour qu’ils soient bien posés, il faut les doubler et les assembler correctement […] j’en vois tellement qui font tout à la va-vite […] alors oui, c’est posé, mais ça va donner quoi dans le temps ? […] non, je fais ce qu’il faut, c’est tout » recadre-t-il.
Avec Gilles, on vient chercher l’écoute du projet, une compréhension fine des attentes, et surtout, la qualité du travail. Ses clients sont répartis dans
l’ensemble du département, et sont eux aussi sensibles à ses compétences techniques, mais aussi à son savoir-être : « […] pour moi, la relation client est aussi importante que le reste […] j’aime voir avec qui je travaille […] ».
Être à l’écoute de son environnement
Des questions, Gilles s’en ai posées tout au long de sa vie professionnelle.
Au début des années 90, il est chef d’atelier dans un centre de lavage automobile. La haute pression, la basse pression, les dépannages, les normes de sécurité liées à l’électrification des machines, il connait, et surtout, il adore son travail et la technique : « […] ce que le client ne voit pas quand il vient laver sa voiture […] », précise-t-il.
Puis, par la force des choses, il est amené à rénover entièrement une vieille maison en pierres. C’est là qu’il découvre la charpente, la couverture, la maçonnerie, les règles d’isolation : « […] j’ai fait des plans, j’ai dessiné, et j’ai beaucoup réfléchi […] et des charpentiers m’ont aidé […] » explique-t-il, humble.
Celui qui n’a jamais été « trop bon à l’école et qui avait peur des adultes » est doté d’une bonne dose d’intelligence fonctionnelle. Pendant plusieurs années, Gilles réhabilite donc cette ancienne habitation, qui devient son lieu de vie principal, apprend toutes les ficelles du métier et découvre l’univers de ce qu’on nomme usuellement « le BTP ».
Conscient des problématiques énergétiques avant l’heure, il renforce les performances de ses murs et double la quantité de laine de verre, sélectionnant des références pour leurs propriétés isolantes. Gilles épluche les catalogues. Le développement durable n’est pas une expression aussi en vogue qu’aujourd’hui, mais cette notion le touche : « […] si ce n’est pas construit pour durer, ça sert à quoi ? […] », ajoute-t-il.
Rebondir, être juste et respectueux
Et si Gilles affiche un calme olympien, ce n’est pas faute d’avoir connu des galères.
Salarié, il l’est resté durant de nombreuses années, même si son environnement de travail se révélait toujours plus toxique. Des expériences professionnelles difficiles après une enfance pas toute rose, et voilà que Gilles passe par la case imprévisible du burn-out. Durant toutes ces années, il avait trop accumulé : « […] j’avais perdu ma maison, ma femme […] le corps et l’esprit le font payer un jour […] ».
Depuis, Gilles se place à l’écoute de ses propres besoins, lit Boris Cyrulnik, pionnier du développement personnel et de la résilience, et y trouve des pistes pour envisager l’avenir plus sereinement : « […] dans mon travail, la relation humaine est aujourd’hui primordiale, et c’est ce que m’offre l’entrepreneuriat […] », dit-il.
Doué de ses mains, Gilles va aussi à la rencontre des autres…
« Rejoindre un collectif, c’est partager »
Celui qui aide encore son fils à rénover sa maison sait ce que partager signifie.
Aussi, en rejoignant Du côté des pros, collectif initié par Frédéric Legros, c’est la chaleur humaine, la mise en relation, le contact qu’il vient chercher : « […] seuls, on n’est rien, c’est clair […] », place-t-il.
Au sein du groupe, il se sent à sa place, aime écouter les expériences des uns et des autres, et finalement, à l’arrivée, cherche toujours à donner un conseil ou à rebondir sur telle ou telle anecdote.
Gilles est un homme de cœur, qu’on se le dise…
Céline WEISSIER
Biographe, conceptrice-rédactrice et coach littéraire
Des mots pour rendre visible l’invisible, un vrai savoir-faire !
Conçoit et rédige discours de marques et stratégies éditoriales des entreprises.
Écrit et co-écrit toutes les histoires de vie.
