Hélène GRASSO
Comme un petit air vintage – La convivialité au cœur – Reine des frites, des crêpes et du bourguignon
- helenegrasso60@yahoo.fr
- 06 19 32 21 95
Friterie
Hélène est une institution. Dans sa baraque à frites, au bord de la N330, entre Senlis et Ermenonville, voilà 22 ans que la remorque blanc et bleu accueille les gens de passage, mais aussi des habitués, nostalgiques -peut-être !- de cette époque où les marchands ambulants n’étaient pas marketés façon food truck…
La vie d’Hélène est un roman, avec, à chaque chapitre, ses surprises !
Aussi, rencontrer Hélène, c’est un peu comme voyager dans le temps. La quinquagénaire, ancrée dans la vraie vie, celle qui forge, a vu les époques se succéder, avec ses crises et ses aléas. Elle garde pourtant précieusement cette même envie de s’en sortir et de faire plaisir…
Pour l’heure, Hélène se débat avec les élus de tous les bords pour faire entendre sa petite voix. Depuis quelques mois des camions, et d’autres livreurs Amazon, défigurent le parking sur lequel elle stationne depuis plus de vingt ans…mais Hélène en a vu d’autres. Récit.
Partager un plat et des tranches de vie
Quand elle se raconte, Hélène ne sait pas trop par quoi commencer. Elle hésite, évite d’être définitive, tâtonne avec les mots. Par souci d’exactitude, de justesse, d’humilité. Il ne faudrait pas trop se mettre en lumière, et pourtant, des leçons de vie, elle pourrait en donner.
Ex-bouchère en semi-gros, Hélène a connu une enfance difficile, qui, comme la vie, l’ont renforcée, tout en lui donnant le goût des autres, étrangement, diraient les moins optimistes. Hélène est consciente de ses faiblesses, et c’est aussi sa force : « […] on me dit souvent que je suis trop gentille […] », et quand elle le dit, on la croit volontiers, elle qui semble prête à donner sa chemise !
Aussi, quand Denise Gicquel lui cède sa baraque à frites et sa clientèle en 2001, Hélène a déjà été gérante d’un restaurant situé à Chamant et d’une boucherie à Saint-Maximin. Avec une formation de chef de rang et une expérience de serveuse, elle a une bonne expérience de la relation client, aime les rencontres et les perspectives qu’offre la gestion d’un commerce.
Comme la proposition de Denise arrive à point nommé, elle saisit cette occasion : « […] grâce à l’ADIE, mais aussi à la DDE, qui m’a permis d’être en règle, j’ai pu reprendre cette activité et la pérenniser […] ».
Vivre ensemble et créer du lien
Là, au bord de la nationale, de mars à octobre, la baraque à frites attire des personnes de tous les milieux, de toutes les origines, de toutes les professions, des artisans, des commerçants, des VRP, des couples, attirés par le look old school et authentique de l’endroit.
Hélène confie volontiers que certains viennent « pour elle », c’est-à-dire pour l’ambiance : « […] il faut de la convivialité, du partage, je connais certains clients depuis plus de 10 ans […] et certains venaient déjà du temps de Denise […] ».
Elle voit aussi défiler les générations, enfants et petits-enfants de clients, demandant, au fil des années, leur cornet de frites, la tête plus ou moins à hauteur de son comptoir. C’est amusant, place-t-elle…
Un vrai patrimoine que cette baraque, pour tous ceux qui la fréquentent depuis ces quatre décennies, comme un lien intergénérationnel, une valeur sûre qui réconforte ?
Pour sûr ! dirait Bourvil, et pourtant Hélène ne cherche ni à être dans l’air du temps ni à séduire avec des formules en vogue.
Ne cherchez pas de burgers ici, vous n’en trouverez pas !
Des américains, des saucisses frites, oui, et aussi, comme un clin d’œil aux bistrots, un plat du jour, une blanquette, une entrecôte, un mitonné ou une autre cassolette savoureusement mijotée…
Entreprendre, pour garder le contact
En écoutant Hélène, on imagine combien l’envie d’entreprendre rime avec liberté et que cela l’a construite.
30 ans d’entrepreneuriat, trois affaires différentes, des rebondissements, malgré la Guerre du Golfe, la poussant à fermer le restaurant qu’elle tenait avec son compagnon, et la vache folle, les contraignant à fermer leur boucherie, presque dans la foulée.
Aujourd’hui, Hélène concilie haute saison et baraque à frites, puis basse saison et crêpes, dans des galeries marchandes des environs. Un modèle qui lui convient, mais qui n’efface pas les galères passées, pour cette commerçante dans l’âme, créative de surcroit : « […] j’ai tout fait. J’ai vendu des bouquets de jonquilles et de muguet à la Tour Eiffel, des châtaignes aussi […] sans oublier le bouquet picard, marguerite, bleuet, coquelicot […] ».
Est-ce la rencontre ou le sens du commerce qui la porte ? On pourrait lui poser la question, mais sa pudeur l’empêcherait sûrement de répondre…
Hélène est cependant consciente que son modèle est fragilisé par la concurrence des food trucks, plus lookés, plus vendeurs que sa baraque à frites, bien qu’elle sache pertinemment que l’état d’esprit n’est pas le même : « […] mes clients cherchent l’échange, le partage. Les food trucks, c’est souvent sur commande, les gens y mangent rarement. Ce n’est pas tout à fait la même chose […] ».
Car Hélène cultive et aime son petit côté vintage, qu’elle trimbale fièrement dans les brocantes, les foires, les fêtes populaires. Discrète, elle aime les gens et ça se sent…
En nous quittant, Hélène confie qu’elle est heureuse d’avoir rejoint récemment l’EITI Du côté des pros, car elle devra, dans les années à venir, remodeler son équipement, l’âge avançant.
Une manière d’échanger et de continuer à écrire son histoire, et peut-être, un jour, la transmettre à nouveau…
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Biographe, conceptrice-rédactrice et coach littéraire
Des mots pour rendre visible l’invisible, un vrai savoir-faire !
Conçoit et rédige discours de marques et stratégies éditoriales des entreprises.
Écrit et co-écrit toutes les histoires de vie.