Isabelle SAUVAGE

Paysagiste portée par la beauté – Réconcilie l’homme avec le vivant – Le jardin comme un médiateur de Vie

Paysagiste engagée

Isabelle Sauvage, paysagiste engagée dans une vision apaisée du jardin, accompagne chaque année des particuliers propriétaires d’un lopin de terre, soucieux de donner du sens à leur action individuelle. Grâce à La Méthode Sauvage©, ces amoureux de la Terre découvrent comment dialoguer avec le vivant et cultiver la beauté sous toutes ses formes. Une démarche vertueuse, où bon sens et économie de moyens reviennent sur le devant de la scène…

La matière organique (MO) au centre de l’attention

Très rapidement, Isabelle prononce les mots « compost », « compostage », son fer de lance.

Étymologiquement, le latin compositus renvoie à l’idée du mélange, du composé. Un joyeux cocktail qui donne le sourire à Isabelle : « […] certes, les collectivités ont une obligation légale de composter depuis le 1^er janvier 2024, et mon rêve est d’en faire une opportunité par rapport au vivant, à partir de sa cuisine ou de son jardin […] », explique-t-elle.

Convaincue de la portée de la méthode, elle détaille sans tarder les piliers sur lesquels elle s’appuie. Ce que la loi nomme « les biodéchets » représente LA manne de sa démarche. Et si elle préfère parler de « matière organique », en regroupant coupes et tontes issues du jardin, restes de cuisine et d’épluchage, c’est par respect pour la terre qu’elle chérit tant : « […] la matière organique est indispensable au bon renouvellement des sols, à sa fertilité […] épluchures, herbes coupées, restes de repas, de viande, on peut tout utiliser, à condition de bien comprendre comment cela fonctionne », précise-t-elle avant de regretter que les préceptes d’hier, transmis par les anciens, n’aient été balayés par des décennies de pratiques insensées.

En écoutant Isabelle, on apprend comment les années 60-70 ont fait du mal à la terre, relégué les gestes d’hier au fin fond des abris de jardin, les produits phytosanitaires s’alignant sur les étagères en bois. Mais qu’importe ! Isabelle ne les a pas oubliés, et s’en inspire quotidiennement.

Grâce à des ateliers thématiques qu’elle anime dans son jardin, chez ses clients particuliers, en entreprise ou auprès de collectivités, elle donne des solutions simples pour utiliser la MO disponible sur place. Installation d’un composteur individuel, compost en place, désherbage, taille des arbustes ou tonte différenciée, tout est recyclé par et pour la biodiversité.

Créer de la beauté et de la jouissance

Ce qui fait la singularité d’Isabelle ? Son envie de transmettre et de partager son amour du vivant.

Le jardin demeure à ses yeux un espace de créativité, de beauté, de liberté, d’exubérance, d’abondance, selon la personnalité de son propriétaire. Chaque jardin est différent, et son approche s’adapte à tous : « […] le compost pour le compost n’est pas ma vision. Je défends l’idée du Beau, de l’équilibre, de l’harmonie […] il ne faut pas oublier qu’un jardin devient, quand il est réussi, un écosystème à part entière. Un jardin n’est pas la Nature, c’est une interface où la main et l’esprit de l’humain guident, par leur intention, plus qu’ils n’entravent le déploiement de la Vie […] ».

Les conférences et interventions d’Isabelle essaiment l’idée du bien-être par le vivant, dont la matière organique est l’ingrédient principal. En redonnant aux sols ce que nous y avons prélevé, nous perpétuons sa fertilité et sa biodiversité et la possibilité de nous nourrir à l’infini. Ce cycle, aucun humain ne devrait l’ignorer, et veiller à ce qu’il se réalise. Jardiner ne doit pas être une lutte mais rester un plaisir, et c’est à cette seule condition qu’il devient source de jouissance : « […] c’est ce que j’appelle l’harmonie. Cueillir une fraise ou une framboise de bon matin, amender le sol avec du compost ou déposer un paillis issu des tontes au pied des vivaces et les voir s’épanouir au fil des mois…la satisfaction […] ».

Une femme tournée vers le Beau, le bon, le bien

Dans l’enfance d’Isabelle Sauvage, il y avait un jardin nourricier, source de gourmandise, certes, mais aussi d’harmonie et de plaisir. La tartine beurrée du matin, agrémentée de quelques radis, au retour de son papa marin-pêcheur, 18 jours après le semis des petites racines rose et blanc, fait partie de ses madeleines de Proust, à l’instar de la saveur des œufs des poules élevées sur place « que je ne remangerai jamais ».

Après des études littéraires, vers 28 ans, Isabelle suit les enseignements de l’École Supérieure d’Angers et décroche un BTS paysagiste, découvrant qu’elle détient des facilités, elle qui n’a jamais quitté les jardins, même sur son temps libre. Elle devient maraîchère, horticultrice, créatrice de bouquets champêtres. S’ensuivent des rencontres, dont une, déterminante, avec un MOF, Franck Robin, qui l’incite à suivre le même chemin que lui.

En 2004, elle décroche la bannière tricolore du célèbre concours et s’installe comme paysagiste.

Aujourd’hui, elle poursuit sa quête grâce à son entreprise, bien nommée, La Méthode sauvage©, et entraîne dans son sillage tous ceux qui croient à un monde plus sain…