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C’est à Allonne, à deux pas de Beauvais, que celle qui se définit comme « une nounou pour chiens » propose une solution de gardiennage inédite et surtout très…humaine !
Valérie n’est pas de celles auxquelles on raconte des histoires. Le regard franc et le verbe sans concession, elle s’exprime avec franchise, non sans avoir précisé « qu’elle n’aime pas trop les photos », sous l’œil de Thomas, le photographe convié à l’occasion de cet entretien.
Le déclic, Valérie l’a eu du jour au lendemain : « En 2011, je devais être embauchée et cela ne s’est pas fait », explique-t-elle. Lasse des promesses sans lendemain, elle décide de se lancer, encouragée par sa maman, Colette, et de créer une microentreprise au concept inédit, loin de l’atmosphère des structures habituelles dédiées à l’accueil canin.
Valérie revendique à 100% le caractère familial de son entreprise : « […] les chiens viennent chez moi, ils sont en liberté, je vis avec eux ». Pas de boxes ni de cages, mais sa grande maison, son jardin, de l’amour à revendre, et des places limitées pour des animaux chouchoutés.
Ses clients, Valérie les bichonne autant que leurs compagnons à quatre pattes.
Tous viennent sur recommandation, et le bouche-à-oreille reste à ses yeux le meilleur moyen de se faire connaître. Souvent échaudés par de mauvaises expériences de garde, les maîtres recherchent un espace de vie plus convivial pour leur animal : « […] beaucoup ont eu des problèmes avec les pensions, d’autres les ont récupérés malades, déprimés ou avec des puces […] », précise-t-elle.
Ainsi, celle qui n’est pas trop à l’aise avec le web ou les réseaux sociaux raconte comment, grâce à son smartphone, photos, SMS, et appels aux maîtres de ses petits protégés font partie de son quotidien : « […] mes clients aiment recevoir des nouvelles de leurs animaux, ils voient que leur chien n’est pas enfermé, qu’il s’amuse, que je le promène, donc ça leur apporte beaucoup de choses aussi […] ».
Valérie s’occupe ainsi de ses pensionnaires comme de ses propres animaux.
Le soin fait partie aussi de son travail, certains suivant des traitements lourds, comme la chimiothérapie, tandis que d’autres ont des allergies qu’il faut savoir gérer. Chaque cas est différent, aussi Valérie s’adapte sans perdre de vue l’équilibre des chiens, qu’elle aime apprendre à connaître, allant jusqu’à proposer une nuit « à l’essai » pour les plus anxieux…
Empathique et sensible à leur condition, Valérie s’inquiète comme on s’inquiéterait d’un enfant. Leur mal-être ou leur quiétude rythme ainsi ses journées : elle les comprend et perçoit leurs états d’âme, d’une manière aussi magique qu’inexplicable.
Expérimentée, elle sait quand consulter et comment agir en cas d’urgence, ce qui rassure aussi ses clients. Et quand elle raconte comment elle a sauvé la vie de Jehna, une belle Terre-Neuve gardée depuis son plus jeune âge, on comprend vite que cet engagement rime avec une vraie maîtrise de soi : «[…] j’avais 10 minutes pour agir, elle faisait un retournement d’estomac, je l’ai emmenée, ai contacté la propriétaire et elle a été opérée à temps ![…] », lâche-t-elle, un peu émue.
Comme dans toutes les histoires d’amour, il y eut commencement.
Pour Valérie, c’est Jacques, son grand-père maître-chien à la prison de Beauvais, qui l’a, toute jeune, habituée à se familiariser aux chiens, tout comme ses parents, amoureux des animaux eux aussi : « […] hamsters, chats, chiens, hormis les serpents, on a tout eu ! », lance-t-elle dans un éclat de rire.
Depuis Valérie a ainsi trouvé auprès des animaux le réconfort essentiel à sa vie, « comme Brigitte Bardot », mais aussi l’expression d’un amour inconditionnel et la fidélité de leur attachement : « Ils sont plus sûrs que certains humains », ajoute-t-elle, dévoilant à demi-mot son vécu.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, Valérie a connu les lumières et les paillettes.
« Avant », elle officiait dans des lieux prestigieux, fréquentés par les grands de ce monde.
Serveuse sommelière, restaurants haut de gamme, accords mets et vins et service quatre étoiles faisaient partie de son quotidien. Chantilly, Le Touquet ou des hippodromes huppés : Valérie côtoyait un tout autre monde, quand un jour des problèmes de santé la forcent à se recentrer sur elle-même…
À présent, Valérie est heureuse d’avoir franchi ce cap, l’entrepreneuriat lui ayant permis d’accéder à une certaine forme de liberté, à l’épanouissement personnel et à la sérénité.
Au milieu de ses chiens, Valérie est sereine, et évolue dans un environnement où les masques sociaux « ne servent à rien », et où seul compte le plaisir de faire du bien.
Valérie, un poil sauvage, est consciente de ses faiblesses, et sait que pérenniser une entreprise n’est pas simple : « […] il y a des périodes creuses dans mon métier[…] », place-t-elle.
C’est pour développer sa fibre commerciale qu’elle a ainsi rejoint l’EITI Du côté des pros à l’automne dernier, notamment pour se familiariser avec de nouveaux outils : « […] je n’aime pas trop me mettre en avant, mais rencontrer d’autres personnes me permet d’avancer […] », place-t-elle à la fin de l’entretien.
Je quitte Valérie en parlant chat et chien, et en lui jetant un dernier regard, je sais qu’elle est déjà pressée d’entendre à nouveau les jappements de joie de Belle, sa chienne Border Collie…
Biographe, conceptrice-rédactrice et coach littéraire
Des mots pour rendre visible l’invisible, un vrai savoir-faire !
Conçoit et rédige discours de marques et stratégies éditoriales des entreprises.
Écrit et co-écrit toutes les histoires de vie.
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